Figures ariégeoises

L'Ariège a donné naissance à des personnages qui s'illustrèrent largement au-delà de ses frontières. Certains quittèrent très tôt le sol natal pour n'y plus revenir, ne laissant à la terre ariégeoise que la fierté de les avoir vus naître : c'est le cas de Pierre Bayle, le philosophe «européen» des Lumières, de Joseph Lakanal, conventionnel et organisateur de l'enseignement public, du romantique Frédéric Soulié, du musicien Gabriel Fauré ; c'est à peu près aussi le cas du maréchal Clauzel, héros de l'Empire et gouverneur général de l'Algérie, ou de Charles de Freycinet, plusieurs fois ministre de la Troisième République. Nos archives locales permettent de connaître leur origine sociale et leur environnement familial mais non de suivre leur carrière.
D'autres avaient œuvré dans leur pays avant de le quitter tel Jacques Fournier, évêque et inquisiteur de Pamiers puis de Mirepoix avant de devenir en 1334 le pape Benoît XII, ou ne cessèrent jamais d'occuper leur place dans le département tout en poursuivant ailleurs un brillant destin comme Vadier, homme fort du Comité de Sûreté générale sous la Terreur, ou Théophile Delcassé, plusieurs fois ministre, instigateur de l'Entente Cordiale mais aussi député de l'Ariège, ou encore y revinrent plus tard tel le général Laffitte, baron d'Empire puis chef de l'opposition ariégeoise sous la Restauration. Sur ceux-là nos archives sont certes plus riches.
Beaucoup plus riches encore sont-elles sur les familles qui exercèrent une autorité en terre ariégeoise. Au premier rang bien sûr les comtes de Foix en leur château fuxéen, puis les Foix-Béarn qui administrèrent toujours directement leur comté, et avec une très grande efficacité, de Gaston Fébus à Henri IV. Le chartrier de Foix brûla en 1803 mais, en plus des archives conservées à Pau, les actes comtaux sont nombreux dans les archives d'administrations, de communes, d'Eglises, de seigneuries. Il en va de même, à un moindre degré d'autorité, pour les familles seigneuriales généralement bien connues par leurs propres archives quand elles ont été conservées, par celles des communautés, celles des administrations auxquelles elles participèrent, par les armoriaux et nobiliaires. On ne doit pas oublier non plus que parmi les grands personnages de l'histoire d'une région comptent des officiers, fonctionnaires ou prélats qui y laissèrent une marque souvent profonde, tels Caulet, l'évêque de Pamiers de la Contre-Réforme , Froidour, le forestier de Colbert, ou Dralet, son successeur du temps de Napoléon...
La vie d'une multitude d'autres ariégeois peut être suivie au fil de nos archives ou des ouvrages de notre bibliothèque – écrivains, artistes, médecins thermaux, érudits et savants, militaires, administrateurs ou hommes politiques – sans compter celle d'humbles gens qui peuvent sortir un jour de l'ombre tel le pauvre Martin Guerre promu célébrité par la magie du cinéma du XX° siècle.

 

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