Histoire des Archives de l'Ariège

A l’aube de l’histoire, les archives naquirent des premières sociétés et conditionnèrent leur existence. Source et seule justification de propriété et de droit, elles furent le bien le plus précieux d’une ville, d’une famille, d’une Eglise, d’un Etat. Indissolublement liées à toute administration, elles furent et sont toujours l’instrument de l’exercice du pouvoir et celui de l’exercice des droits de l’individu. Sans archives point de société. Vint s’ajouter la notion d’histoire, d’héritage, de patrimoine d’une nation. Sans archives, des peuples sans mémoire.
Les archives certes connurent beaucoup d’atteintes : accidents du feu et de l’eau, de la guerre et souvent – il faut bien reconnaître que tout n’était pas jugé digne d’attention – mauvaises conditions de conservation et désintérêt pour des papiers jugés périmés, inutiles et encombrants… mais on ne peut manquer de souligner le soin jaloux dont les plus précieuses furent l’objet et aussi, en revers, les destructions volontaires dont elles furent victimes, des chartriers abbatiaux pendant les guerres de religion aux chartriers seigneuriaux sous la Révolution, de l’état civil sous Napoléon aux dossiers fiscaux à l’occasion.
C’est ce caractère reconnu de fondement du pouvoir et de la société qu’illustre dramatiquement à ses débuts l’histoire des archives de l’Ariège. La loi du 5 brumaire an V avait ordonné le rassemblement au chef-lieu du département de tous les titres et papiers appartenant à la République, c’est-à -dire ceux des administrations anciennes et nouvelles et ceux saisis sur l’Eglise et sur les émigrés. Ce regroupement se fit à Foix en l’abbaye Saint-Volusien, siège de l’administration centrale puis de la préfecture. Presque tout ce qui avait été réuni là disparut par une nuit d’octobre 1803 dans l’incendie certainement allumé pour empêcher la conscription. Cible première, la collection centrale des registres paroissiaux et de l’état civil fut ainsi détruite et avec elle le chartrier du château de Foix et les papiers des administrations révolutionnaires.
C’est à partir de 1845 que les Archives départementales devinrent un véritable service avec un archiviste-paléographe à leur tête à partir de 1872. Accroissements, réintégrations de fonds dispersés, création d’une bibliothèque, mise en place d’un accueil du public, furent l’œuvre longue et patiente de plusieurs générations. Une mention particulière doit être faite à  Félix Pasquier (1874-1895) qui fit de ce service un centre de conservation, de recherche, de publication, de diffusion dans tous les domaines de la civilisation ariégeoise, de l’histoire médiévale aux œuvres du félibrige, de l’archéologie à l’animation de la fête de Foix…
Les Archives départementales furent toujours confrontées à des problèmes de capacité des locaux. De la Préfecture où elles avaient été constituées, elles furent transférées en 1943 dans un bâtiment désaffecté de la prison de Foix qu’elles quittèrent en 1985 pour le bâtiment qui les abrite désormais sur les hauteurs de Montgauzy.
 Le bâtiment s’est rempli, ce qui est normal, la fréquentation a augmenté et l’usage de nouvelles technologies s’est développé. Pour répondre à ces nouveaux besoins, le Conseil général a programmé une extension du bâtiment, achevée en 2011. Cette extension a permis d’accroître la capacité des magasins et de proposer au public une nouvelle salle de lecture plus spacieuse et conviviale.
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